Cet axe est conçu de façon à articuler les réflexions liées aux différents projets de recherche de nos membres (Brodeur-Girard, Coocoo, Crépeau, Éthier, Farget, Inksetter, Hall et Poirier) dans lesquels la territorialité est comprise comme la source ou l’objet des normativités autochtones, notamment dans leurs dimensions ontologiques, politiques et juridiques. Il porte sur les notions de territoire et d’identité (Dussart et Poirier 2017; Jérôme 2010b; Inksetter 2015 et 2017), sur la relation entre politique environnementale, droits autochtones et cosmologies (Hall 2008, 2012), sur la responsabilité territoriale (Éthier 2016 et Brodeur-Girard 2018), sur la dimension religieuse des revendications territoriales (Gélinas 2011; Goulet 2008; Letizia 2017), sur la dimension territoriale des figures de l’ancestralité (Crépeau et Rosa 2018; Farget 2012 et 2016) et les notions de type mana (Crépeau et Laugrand 2017), des concepts autochtones de propriété individuelle ou collective, de biens communs (Hall 2018a), sur la relation aux animaux, plantes et esprits, comprise comme source de normes comportementales, et engageant les pratiques de chasse, cueillette et pêche (Crépeau 2015; Éthier et Poirier 2018), dans lesquelles interviennent différents genres de communication, rituelle ou ordinaire, avec les dieux et les ancêtres (Gagné 2016), les animaux (Delamour et al. 2017; Laugrand et Delâge 2017) et les plantes (Colpron 2009). Cet axe comprend aussi les projets portant sur les compétences et pratiques liées au genre (Bousquet et Morissette 2014; Colpron 2005, 2006; Gélinas 2014d) et sur les diverses sources socioreligieuses de l’autorité et de la prise de décision (Crépeau 2015; Gagné 2015, 2016).
Voir Bibliographie
Cet axe vise à comprendre les cosmologies autochtones comme étant des moteurs de créativité sociale dans les contextes d’inter-normativité, c’est-à-dire dans des contextes d’actions composés par une pluralité de valeurs, de normes et de règles de sources hétérogènes. L’objectif est de contribuer à l’avancement de la documentation ethnographique des nouveaux réseaux de sens qui se forment et des pratiques émergentes, dans les différents contextes de pluralisme religieux (Bousquet 2010; Bousquet et Crépeau 2012) et de pluralisme juridique (Bousquet 2018; Gélinas 2014b, 2014c; Farget 2012 et 2016). Cela comprend les pratiques esthétiques et musicales dans les contextes de réappropriation de la tradition (Jérôme 2005, 2010a et 2010b) et de politique mémorielle (Pilco 2018), les nouvelles formes de récits et de littératures autochtones (Inksetter et Bousquet 2018; Jérôme 2015; Jérôme et Veilleux 2014), la transformation des rituels et des identités par les nouveaux médias (Bousquet 2011; Jérôme, Biroté et Coocoo 2018; Gélinas 2012), ou par les contextes contemporains de colonisation (Bousquet 2018), mais aussi l’importance des réseaux socionumériques dans les créations artistiques contemporaines (Gélinas et Diotte Besnou 2012; Nepton Hotte 2019), ainsi que les pratiques et techniques d’enseignement et de transmission (Éthier 2014). Ces nouveaux réseaux et ces nouvelles pratiques s’inscrivent dans les stratégies actuelles d’engagements et de projets politiques spécifiques participant des processus d’autodétermination autochtones, mais aussi de réconciliation (Asch, Borrows et Tully, dir., 2018). Bernard, Bousquet, Crépeau, Inksetter, Jérôme, Gélinas, Letizia, Moar et Picard développent actuellement des projets de recherche et de documentation communautaire liés à cet axe.
Cet axe est commun à tous les membres de l’équipe. Plusieurs projets de recherche individuels et de partenariats intègrent un ou plusieurs éléments liés à cet axe. Celui-ci visera à documenter les stratégies d’affirmation, de reconnaissance et de patrimonialisation des savoirs et des cosmologies autochtones au sein de différents contextes d’expressions tels que la ville (Gagné 2013b et 2016; Gagné et Trépier 2016; Nepton Hotte 2019; Jérôme 2015; Pilco 2012), les musées (Gagné et Roustan 2014; Jérôme 2014; Jérôme et Kaine 2014; Laugrand et Oosten 2008, 2014), les universités (Gagné 2005; Lefevre-Radelli 2014) ou le tourisme (Gélinas 2012; Colpron [à paraître]). Notre équipe poursuivra l’analyse de l’appropriation par les autochtones de ces contextes comme des espaces politiques d’affirmation identitaire mais aussi comme des espaces où se tissent de nouvelles significations sociales, rituelles, cosmologiques ou mémorielles (Pilco 2018). À cet effet, elle cherchera à développer une réflexion innovante sur la méthodologie et l’éthique de la recherche collaborative (Poirier et al. 2014; Éthier 2010; Goulet et Miller, dir., 2007; Jérôme 2008), prenant en compte la diversité et la singularité des épistémologies autochtones (Gélinas 2014a; Inksetter 2019) et débouchant aussi sur un ensemble de mises en œuvre comme la restitution des données (Bousquet 2015; Crépeau et Hernandez 2014) ou le développement de musées virtuels (Poirier 2014).
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